Formaságok

Antal Jokesz, Photographe et commissaire d’exposition indépendant, 2005.

« S’il existe une sorte de « boom numérique » dans les communications visuelles, qui se manifeste par la prolifération d’images, le travail de Krisztina Erdei peut y être placé. On discerne à l’arrière-plan de son travail, une vision sur l’état actuel de la civilisation est-européenne, qui n’est pas basée sur l’expérience du développement mais plus sur le sentiment de stagnation et d’éventualités. L’autre dimension quand à l’interprétation de sa photographie concerne la personnalité des sujets par une approche sensorielle et un intérêt pour leur environnement. 

Ils ont en commun ce concept de liberté propre à Krisztina Erdei, sensibilité si caractéristique chez cette photographe qui s’évertue à photographier à partir de son identité féminine, saveur particulière qui nous démontre une nouvelle fois qu’à ce jour nous ne pouvons débattre de la génération actuelle de l’est sans auparavant inclure l’image de la femme dans le monde. »

Krisztina Erdei, 2007.

« Une partie de mon travail présente une géographie de tous les jours sur notre génération actuelle. Une autre partie décrit la pensée de la vie rurale, de l’humeur tangible aux hobbies du jardin. Enfin, je reviens sur « la culture du plastique » qui offre un paysage coloré par ces objets d’après pays socialistes venant de l’Occident mais fabriqué à l’Est. Ce travail réalisé entre 2003 et 2007 présente des personnages complexes, certains se veulent réactionnaires à une imperceptible tradition, celle-ci régissant la vie d’autres, comme celle de leurs aînés. Ce qui différencie les deux générations est le symbole controversé de cet environnement publicitaire qui est passé d’une simple illustration à une attraction visuelle sensationnelle.

Pour offrir le résultat d’un amateur en photographie, j’ai souhaité obtenir un travail tiré par un laboratoire de production de masse, ce qui redouble l’effet d’immédiateté dans le tirage.
 

Dans la plupart des cas, les images sont créées par le fonctionnement conjoint entre éventualité et habitude, voir usure. Je recherche moins à montrer une image burlesque qu’à présenter le dessous de l’emballage où l’on pressent une certaine gravité.

Mon travail s’éloigne du documentaire dans un aspect structurel, et se rapproche du subjectif car il représente une vision et non une étude de cas. Par ma formation en philosophie et politologie, je ne peux axer mon documentaire subjectif en recueillant des informations sur un champ prédéfini comme pour une étude de cas. Je me résous facilement à transgresser les limites de la science sur l’humanité en utilisant le concept d’improvisation systématique. Je recherche à créer un résultat sur la capture d’un instant en axant sur les détails du récit réel, car je ne suis pas intéressée par un compréhensible rationnel. Je donne chance à l’accident en recherchant des mouvements, des actes, une narration.»